Monsieur Dizambourg, pour quelles raisons les directions d'UFR et de composantes devraient-elles s'intéresser aux projets européens ?
Les coopérations entre universités de toute l’Europe sont de puissants leviers pour renforcer leur excellence académique et accroître leur visibilité sur la scène internationale. Généralement, ces coopérations prennent vie dans le cadre d’appels à projets européens dont s’empare un réseau d’universités de plusieurs pays avec leurs UFR et composantes (en particulier les laboratoires de recherche) : c’est ce que l’on appelle l’Université européenne. Ce dispositif offre l’opportunité d'intégrer l'Europe dans les stratégies pédagogiques et de recherche des UFR et composantes, tout en répondant à une demande croissante d’internationalisation dans l’enseignement supérieur.
Quels sont les avantages pour les UFR et composantes de s'engager dans ces projets ?
Le plus souvent, les appels à projets européens mobilisent et rassemblent des UFR et composantes (en particulier laboratoires de recherche) de plusieurs nationalités, au profit de partenariats variés. La spécificité du projet Université européenne est de rechercher une coopération transversale aux différentes activités des universités, et ce avec des partenariats durables. En formation, c’est une opportunité qui dynamise l’offre de formation et favorise la mobilité des étudiants. Les points de contacts sont décuplés, ce qui accroit leurs opportunités de mobilité, et profite aux expériences multiculturelles. Ces collaborations enrichissent les parcours étudiants en développant leurs capacités à s’immerger dans un environnement international : une compétence recherchée par les recruteurs et qui facilite donc l’insertion professionnelle. Enfin, sur le volet de la recherche, la participation à des projets européens crée et fait vivre un réseau d’acteurs universitaires reconnus à l’international, capables de mener conjointement des travaux de haut niveau : ce type d’association peut faciliter l’obtention de financements. C’est aussi l’occasion de mieux relier les dynamiques de la formation et de la recherche.
Comment les projets européens peuvent-ils stimuler l'innovation au sein des UFR et initier des transformations durables ?
Les projets européens permettent d’ouvrir l’UFR ou la composante sur l’extérieur (IUT, Écoles d’ingénieurs, etc.) : cette porosité apporte une dynamique qui, à terme, agit positivement sur l’attractivité des formations auprès des étudiants.
Ils constituent également un espace de développement pour les enseignants, et plus largement pour les équipes. Les échanges et partages avec les partenaires européens offrent des opportunités pour renouveler les pratiques pédagogiques et expérimenter de nouvelles méthodes de travail, ce qui stimule l’innovation au sein des équipes. C’est une porte d’entrée toute trouvée pour conduire le changement : par leur nature collective, intégratrice et mobilisatrice, les coopérations européennes peuvent favoriser une transformation progressive des pratiques au sein des UFR et composantes. Ce processus de changement incrémental doit être porté par l’implication des acteurs eux-mêmes, rendant le changement à la fois durable et cohérent avec les évolutions du système éducatif à l’échelle de l’Europe.
Enfin, l’Université européenne recrée un maillage entre les dimensions formation et recherche, renforçant ainsi la cohérence entre ces deux piliers. Les directions d’UFR et de composantes ont tout intérêt à s’approprier cette évolution !
Quelles compétences les participants à la formation peuvent-ils développer ? comment cela peut-il impacter la stratégie de leur composante universitaire ?
Connaître et comprendre les dispositifs européens de coopération universitaire est un des objectifs de la formation, c’est la première étape indispensable. L’idée est de proposer un panorama des initiatives, mais aussi des ressources mobilisables : les UFR et composantes ne sont pas seules à porter ces démarches, l’impulsion venant de l’université. Mais elles doivent connaître et identifier ces opportunités pour créer des synergies entre la vision que la composante se fait de ses enjeux et évolutions et la dynamique globale : faire de l’UFR un acteur et non un sujet de ces transformations.
La formation va par ailleurs soutenir les participants en leur donnant des clés de lecture pour décrypter les appels à projets européens : quels éléments doivent interpeller, interroger, rassurer ? en quoi tel ou tel projet est-il pertinent pour le développement de l’UFR ou de la composante ? de quelle façon peut-il créer une dynamique positive sur les équipes ? sur quels critères s’appuyer ?
Enfin, cette formation se veut agitatrice d’idées en confrontant les expériences des participants, issus d’établissements différents par leur organisation, leur offre de formation, leur identité. Elle apportera donc certaines réponses directement venues du terrain et qui ont fait leur preuve. Ces échanges de pratiques sont une formidable occasion de faire réseau et de grandir intellectuellement !
Les inscriptions à la formation "Directeurs d'UFR : Saisir les opportunités des enjeux universitaires européens, en faire un vecteur de changement pour sa composante" sont ouvertes :